Désinfection par voie aérienne : quel est le mode de fonctionnement ?

La désinfection par voie aérienne représente aujourd’hui une méthode incontournable dans la lutte contre les microorganismes pathogènes au Burkina Faso. Dans un pays où les infections nosocomiales et les contaminations croisées constituent des préoccupations majeures pour les établissements de santé, les industries alimentaires et les lieux recevant du public, cette technique de désinfection avancée gagne du terrain.

Comment fonctionne exactement ce procédé ? Quels sont ses domaines d’application et ses avantages pour les structures burkinabè ? Quelles normes encadrent son utilisation ? Cet article vous propose un tour d’horizon complet sur les principes et le fonctionnement de la désinfection par voie aérienne.

Les principes fondamentaux de la désinfection par voie aérienne

La désinfection par voie aérienne (DVA) est une technique de décontamination qui consiste à diffuser un produit désinfectant sous forme de brouillard ou de fumée dans l’atmosphère d’un local fermé. Cette méthode permet d’atteindre l’ensemble des surfaces d’une pièce, y compris les zones difficiles d’accès comme les faux plafonds, les coins, les recoins et autres zones habituellement inaccessibles par les méthodes traditionnelles de nettoyage.

Le principe repose sur la dispersion de fines particules de désinfectant qui, en suspension dans l’air, vont se déposer sur toutes les surfaces et éliminer les microorganismes présents. Ces particules, dont le diamètre varie généralement entre 5 et 15 microns selon les systèmes utilisés, sont suffisamment petites pour rester en suspension dans l’air pendant plusieurs minutes, voire plusieurs heures, garantissant ainsi une couverture optimale des surfaces à traiter.

L’efficacité de cette méthode tient au fait que le désinfectant entre en contact avec la totalité des surfaces exposées à l’air, sans zone d’ombre. C’est un avantage considérable par rapport aux méthodes manuelles qui peuvent laisser des zones non traitées. Au Burkina Faso, où certaines infrastructures présentent des configurations complexes et anciennes, cette caractéristique prend tout son sens.

Il existe plusieurs types de désinfection par voie aérienne, que l’on peut classer selon deux grandes catégories : la désinfection par voie aérienne non dirigée (DVAND) et la désinfection par voie aérienne dirigée (DVAD). La première consiste à saturer entièrement un volume d’air clos avec un désinfectant, tandis que la seconde permet de cibler plus précisément certaines zones ou surfaces.

Info importante : Les produits désinfectants utilisés pour la DVA sont variés, mais ils doivent tous répondre à des critères stricts d’efficacité et de sécurité. Parmi les plus couramment employés, on trouve le peroxyde d’hydrogène, l’acide peracétique, le dioxyde de chlore ou encore les composés ammoniums quaternaires. Le choix du désinfectant dépend de plusieurs facteurs : le type de microorganismes à éliminer, la nature des surfaces à traiter, les contraintes environnementales et les exigences réglementaires locales.

Les technologies et divers appareils de désinfection aérienne

La mise en œuvre de la désinfection par voie aérienne nécessite l’utilisation d’appareils spécifiques capables de transformer les solutions désinfectantes en fines particules dispersées dans l’air. Plusieurs technologies coexistent, chacune avec ses avantages et ses limites.

Les nébuliseurs pneumatiques

Les nébuliseurs pneumatiques fonctionnent en utilisant de l’air comprimé pour fragmenter le liquide désinfectant en gouttelettes. Ces appareils produisent un brouillard dense composé de particules de taille variable, généralement entre 5 et 30 microns. Ils sont relativement simples d’utilisation, mais peuvent présenter une consommation élevée de produit désinfectant.

Les nébuliseurs ultrasoniques

Les nébuliseurs ultrasoniques reposent sur des vibrations à haute fréquence pour générer un brouillard très fin. Les particules produites sont plus homogènes et plus petites (1 à 5 microns), ce qui leur permet de rester en suspension plus longtemps et d’atteindre des endroits encore plus difficiles d’accès. Cependant, ces appareils sont souvent plus coûteux et plus fragiles.

Les systèmes électrostatiques

Les systèmes électrostatiques représentent une avancée technologique importante. Ils appliquent une charge électrique aux particules de désinfectant, créant une attraction entre ces particules et les surfaces à traiter. Cette technologie permet une meilleure adhérence du désinfectant sur les surfaces et réduit le gaspillage de produit. Dans le contexte économique du Burkina Faso, cette optimisation de l’utilisation des ressources constitue un argument de poids.

Les générateurs de gaz

Les générateurs de gaz constituent une autre catégorie d’appareils, notamment utilisés pour la désinfection au peroxyde d’hydrogène vaporisé. Ils produisent des molécules à l’état gazeux plutôt que des gouttelettes en suspension, ce qui permet une diffusion encore plus efficace dans l’environnement traité.

Le choix de la technologie dépend de plusieurs facteurs : la taille et la configuration des locaux à traiter, le type de désinfectant utilisé, le budget disponible et les contraintes opérationnelles propres à chaque établissement. Pour les structures burkinabè, l’autonomie énergétique des appareils et leur robustesse face aux conditions climatiques locales sont également des critères à prendre en compte.

Ces dernières années, on observe une tendance vers des équipements plus compacts, plus faciles à transporter et nécessitant moins d’entretien. Cette évolution répond parfaitement aux besoins des établissements de santé ou des industries du Burkina Faso qui peuvent être situés dans des zones reculées où la maintenance technique n’est pas toujours aisée.

Les différentes applications et les domaines d’utilisation au Burkina Faso

La désinfection par voie aérienne trouve de nombreuses applications dans différents secteurs d’activité au Burkina Faso. Son utilisation s’est considérablement développée ces dernières années, notamment suite aux crises sanitaires qui ont mis en lumière l’importance d’une désinfection efficace et complète des espaces.

Le secteur hospitalier

Dans le secteur hospitalier, la DVA est devenue un outil essentiel dans la prévention des infections nosocomiales. Les blocs opératoires, les chambres de patients, les services à haut risque infectieux comme les unités de soins intensifs ou les services accueillant des patients immunodéprimés bénéficient tout particulièrement de cette méthode. Au Centre Hospitalier Universitaire de Ouagadougou, par exemple, la mise en place de protocoles de désinfection par voie aérienne a contribué à une diminution significative des taux d’infections post-opératoires.

L’industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire constitue un autre secteur où la DVA s’avère précieuse. Les unités de production, les entrepôts de stockage et les zones de conditionnement nécessitent des niveaux d’hygiène élevés pour garantir la sécurité des produits. Les entreprises burkinabè de transformation de produits laitiers, de viande ou de fruits et légumes adoptent progressivement ces technologies pour répondre aux exigences croissantes des normes internationales et accéder aux marchés d’exportation.

Le secteur hôtelier et de la restauration

Dans un pays où le tourisme représente un potentiel de développement économique important, la garantie de conditions d’hygiène irréprochables devient un argument commercial de poids. Les établissements hôteliers de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou intègrent désormais la DVA dans leurs protocoles de nettoyage des chambres et des espaces communs.

Les bâtiments administratifs et les lieux publics

Les bâtiments administratifs et les lieux publics constituent également des cibles pour la désinfection par voie aérienne. Écoles, universités, bâtiments gouvernementaux, centres commerciaux – tous ces espaces où le brassage de population est important peuvent bénéficier d’une désinfection régulière pour limiter la propagation des maladies infectieuses.

Le secteur minier

Le secteur minier, pilier économique du Burkina Faso, présente des besoins spécifiques en matière d’hygiène. Les installations sanitaires des sites d’extraction, souvent situées dans des zones reculées, doivent maintenir des standards élevés pour protéger la santé des travailleurs. La DVA offre une solution efficace pour ces environnements contraignants.

Les transports collectifs

Les transports collectifs représentent un domaine d’application émergent. Bus, taxis collectifs et autres moyens de transport en commun peuvent être rapidement et efficacement désinfectés grâce à ces technologies, contribuant ainsi à réduire les risques de transmission de maladies dans ces espaces confinés.

Les avantages et limites de la désinfection aérienne

La désinfection par voie aérienne présente de nombreux atouts qui expliquent son adoption croissante dans le paysage sanitaire burkinabè, mais elle comporte également certaines limitations qu’il convient de connaître pour une utilisation optimale.

Les principaux avantages de la DVA sont :

  • Couverture complète des surfaces : contrairement aux méthodes manuelles, la DVA atteint toutes les surfaces exposées à l’air, y compris les zones difficiles d’accès
  • Réduction du temps de désinfection : traiter une pièce entière en une seule opération permet un gain de temps considérable par rapport aux méthodes traditionnelles
  • Standardisation du processus : la DVA limite les variations liées à l’intervention humaine, garantissant ainsi une qualité constante de désinfection
  • Diminution de l’exposition du personnel aux produits chimiques, puisque le processus se déroule généralement en l’absence d’opérateurs dans la pièce
  • Efficacité prouvée contre un large spectre de microorganismes, y compris les bactéries multirésistantes, les virus et les spores
  • Réduction de la consommation d’eau, un avantage non négligeable dans certaines régions du Burkina Faso où l’accès à l’eau peut être limité
  • Impact environnemental potentiellement moindre grâce à l’utilisation optimisée des produits désinfectants et à la possibilité d’employer des solutions biodégradables

Ces avantages doivent cependant être mis en balance avec certaines limitations :

La DVA requiert généralement l’évacuation complète des locaux pendant le traitement et une période d’aération après celui-ci, ce qui pose des problèmes logistiques dans des établissements fonctionnant en continu. L’investissement initial en équipement représente un frein pour certaines structures aux ressources limitées. L’efficacité de la méthode varie selon les conditions environnementales comme la température et l’humidité, des facteurs à prendre en compte sous le climat burkinabè. Certains matériaux sensibles peuvent être altérés par une exposition répétée à certains désinfectants aérosolisés.

Conseil : Pour les établissements du Burkina Faso, il est impérieux d’évaluer ces avantages et limitations à la lumière de leurs besoins et de leurs contraintes. Une analyse coût-bénéfice sur le long terme révèle que l’investissement dans des équipements de DVA s’avère rentable, notamment grâce à la réduction des risques d’infection et à l’optimisation des ressources humaines.

Normes, protocoles et bonnes pratiques d’utilisation

La mise en œuvre efficace et sécurisée de la désinfection par voie aérienne nécessite le respect de normes strictes et l’application de protocoles bien définis. Au Burkina Faso, comme dans de nombreux pays, cette pratique est encadrée par des recommandations nationales et internationales.

Les normes européennes EN 14476 (activité virucide), EN 13697 (activité bactéricide et fongicide sur surfaces) et EN 17272 (activité des désinfectants aériens) constituent des références importantes pour évaluer l’efficacité des produits utilisés. Au niveau international, les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américain servent également de guide.

Vous en saurez davantage sur les normes ici.

Un protocole standard de désinfection par voie aérienne comprend généralement les étapes suivantes :

  1. Préparation du local : nettoyage préalable des surfaces visiblement souillées, retrait ou protection des dispositifs électroniques sensibles, obturation des bouches d’aération
  2. Calcul précis du volume à traiter pour déterminer la quantité de produits nécessaires
  3. Vérification de l’absence de personnes, d’animaux ou de plantes dans la zone à traiter
  4. Mise en place et programmation de l’appareil selon les recommandations du fabricant
  5. Activation du système et évacuation immédiate de l’opérateur
  6. Respect du temps de contact recommandé (généralement entre 30 minutes et plusieurs heures)
  7. Aération complète du local avant réutilisation
  8. Documentation de l’opération dans un registre de traçabilité

La formation du personnel chargé de ces opérations est un élément clé pour garantir l’efficacité et la sécurité du processus. Hilcom Trading Company propose régulièrement des sessions de formation adaptées au contexte burkinabè, prenant en compte les spécificités locales et les contraintes particulières des établissements.

Au nombre des bonnes pratiques, il y a également une évaluation régulière de l’efficacité des traitements, par exemple via des prélèvements microbiologiques de surface avant et après désinfection. Cette formule permet d’ajuster les protocoles si nécessaire et de démontrer l’impact réel des procédures mises en place.

Il est important de souligner que la désinfection par voie aérienne s’inscrit dans une démarche globale d’hygiène et ne remplace pas les mesures de base comme le lavage des mains ou le nettoyage régulier des surfaces. Elle vient compléter ces pratiques en assurant une désinfection approfondie et systématique des environnements à risque.

En gros, la désinfection par voie aérienne représente une avancée majeure dans les stratégies de lutte contre les infections au Burkina Faso. Son principe de fonctionnement, basé sur la diffusion d’un brouillard désinfectant atteignant toutes les surfaces exposées, offre une réponse adaptée aux défis sanitaires que rencontrent les établissements de santé, les industries et les lieux publics du pays.

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